Fumée & Miroirs
Albert Vincent Carone est une de ces personnes qui ont passé leur vie à danser entre les gouttes de pluie et à se faufiler dans les ombres. Il avait une existence réelle et en même temps, n’existait pas non plus. Al Carone - contrairement à son proche homonyme, Al Capone - était vraiment un paradoxe enveloppé dans un mystère dissimulé derrière une énigme.
Carone était un détective au service de la police de New York, mais cela ne l’a pas empêché de devenir un
“affranchi” dans la famille criminelle de Genovese. Il connaissait tous les principaux mafieux de son époque, dont
Vito Genovese, Sam Giancana, Santos Trafficante, Joe Colombo et Pauley Castellano entre autres. Dee, la fille
de Carone, les appelait tous «mon oncle». Quand elle s’est mariée, son père a organisé deux salles de réception
différentes pour séparer les invités de la pègre des invités du NYPD. Mais un rideau seulement séparait les deux
salles. Une des fonctions principales de Carone dans le NYPD était d’agir en tant que «bagman» dans la protection
des envois de drogue de la CIA aux différentes familles de la Mafia.
Carone est décédé en 1990 dans des circonstances mystérieuses. Au cours d’une période de grand
désenchantement personnel dans sa vie, suite à une mission secrète au Mexique en 1985, quand un grand nombre
de femmes et d’enfants innocents sont morts inutilement…
Sa mort a été horrible, rapporte Mike Ruppert, rédacteur en chef de la revue “From The Wilderness”, qui a enquêté
sur l’histoire de la vie de Carone et rédigé un rapport spécial à ce sujet (voir remerciements).
Jusque là, un autre «oncle» avait été Bill Casey, l’ancien directeur de la CIA sous l’administration Reagan. Casey
avait fait partie de l’OSS pendant la seconde guerre mondiale. Pendant les années soixante-dix, il est devenu
président de la «Securities & Exchange Commission» (SEC) qui réglemente l’industrie américaine des placements.
Pendant qu’il occupait ce rôle, Casey a utilisé Carone pour transmettre des informations sensibles confidentielles au
capo de la mafia Pauley Castellano, révéla la fille de Carone.
Carone était également colonel dans l’armée américaine où il avait opéré dans le contre-espionnage (CIC). Sans
surprise, étant donné son amitié étroite avec Bill Casey, il était aussi un agent secret de la CIA. Mais ça n’en dit pas
encore la moitié. Carone était aussi un grand chevalier de l’Ordre militaire souverain de Malte (OMSM) - qui a
historiquement été le bras militaire du Vatican et est considéré comme un «État» séparé avec pleins pouvoirs, y
compris celui de délivrer ses propres passeports diplomatiques.
Au cours des dernières décennies l’OMSM a servi de canal de financement, un canal doré pour le marché noir et le
blanchissement des opérations frauduleuses de la CIA, entre autres - et est connu pour agir comme le bras du
renseignement du Vatican. Par exemple, l’ordre aurait été impliqué dans la disparition des réserves d’or de la Russie
- plus de 2000 tonnes métriques - qui se sont volatilisées en 1991, à l’époque où le Premier ministre soviétique
Mikhaïl Gorbatchev fut chassé du pouvoir.
Le titre de chevalier de Malte est accordé à de nombreuses personnalités qui font partie de la communauté militaire
et du renseignement. Bill Casey de la CIA, par exemple, était Chevalier de Malte. L’ancien général de l’OTAN (et plus
tard, secrétaire d’État américain) Alexander Haig est également un chevalier de Malte. Le général Vernon Walters,
ancien directeur adjoint de la CIA sous le DCI George Bush et plus tard nommé ambassadeur itinérant sous
l’administration Reagan, en est un autre exemple. Le légendaire chef de l’OSS - qui devint plus tard la CIA - était
«Wild» Bill Donovan, qui a été fait chevalier ainsi que son compatriote et bientôt chef du contre-espionnage à la
CIA, James Jesus Angleton. Et John McCone, un autre membre éminent de l’agence américaine a également été fait
chevalier de Malte. La liste continue. Le spécimen le plus intéressant est sans doute Reinhard Gehlen, l’ancien
maître-espion nazi recruté par les Etats-Unis en 1945-1946 pour diriger le «Gehlen Org» - un bras secret des
Etats-Unis, composé d’anciens agents SS et de la Gestapo, dont beaucoup , y compris Klaus Barbie, étaient des
criminels de guerre recherchés. Les noms précédents correspondent à une liste comprenant certains des membres
les plus puissants et les plus influents de la communauté du renseignement occidentale au cours des cinq dernières
décennies.
Un groupe au Vatican qui a des liens extrêmement étroits avec les Chevaliers de Malte est l’Opus Dei. C’est une
faction immensément puissante au Vatican aujourd’hui, dont les activités caritatives publiques éclipsent une
pléthore de machinations politiques et financières parmi les plus sombres qui soient connues de mémoire d’homme.
Peut-être n’est-il pas si surprenant que Carone soit étroitement associée à l’Opus Dei et, en particulier, à une
opération secrète qui remonte à 1944. Il s’agit de l’Opération Amadeus.
LE FACTEUR DULLES
Cette opération très secrète faisait partie des négociations de l’Opération “Sunrise” entre Allen Dulles, l’officier
supérieur de l’OSS en temps de guerre en Suisse (mais plus tard directeur de la CIA) et le général Karl Wolff.
Cet officier SS débonnaire doté d’un vaste réseau commandait les contingents SS et de la Gestapo en Italie à l’époque.
Le résultat de ces négociations (au moins celles qui sont maintenant connues) était un accord autorisant l’amnistie
d’une large portion des forces de la SS-Gestapo - en échange de leur accord à prêter allégeance à l’Ouest dans la
lutte planifiée visant à détruire la «menace» communiste soviétique. En d’autres termes, la «guerre froide».
L’une des retombées de ces dispositions fut que le Vatican mit en place des itinéraires d’évacuation pour aider les
criminels de guerre nazis à fuir en lieu sûr. Des dizaines de milliers de SS et d’autres nazis ont échappé à la capture
grâce à ces itinéraires de fuite. Parmi ceux-ci figuraient Franz Stangl, commandant du camp d’extermination de
Treblinka et son ami Gustav Wagner, qui dirigeait le camp de la mort de Sobibor. Mais également Adolf Eichmann,
l’architecte de l’Holocauste. Eichmann a ensuite été capturé par des agents du renseignement israéliens, transférés
clandestinement à Tel Aviv où il a été jugé et a finalement été exécuté. En comparaison, le Dr Joseph Mengele -
connu sous le surnom d’ «Ange de la Mort» - un criminel de guerre connu pour ses expériences cruelles et
inhumaines sur les détenus du camp à Auschwitz, s’est échappé vers l’Argentine et a vécu encore longtemps.
L’Opération Amadeus était exclusivement concernée par la fuite des SS et des criminels de guerre nazis sur le
continent sud-américain et plus tard, leurs féroces actions furtives contre les populations indigènes justifiées sous la
bannière de l’anti-communisme. Une personne engagée dans les activités d’Amadeus était l’ancien officier de la
Gestapo , Klaus Barbie, connu dans le monde comme le «Boucher de Lyon».
Le principal moyen de financer les activités de l’Opération Amadeus était le trafic de narcotiques qui est
extrêmement rentable. Conformément à l’accord «Sunrise», de grands stocks de “Morphia” SS avaient été sortis
clandestinement d’Europe vers l’Amérique du Sud «catholique» à la fin de la guerre. La “Morphia” était
accompagnée de l’or pillé par les SS et de grandes quantités de faux billets de banque britanniques fabriqués dans
les camps de concentration par des contrefacteurs captifs mais habiles dans le cadre d’un plan SS appelé
«Opération Bernhardt».
Les «lignes» d’évasion utilisées pour déplacer les hommes recherchés autour de l’Amérique du Sud loin des regards
indiscrets des agents israéliens se sont également avérées idéales comme voies de contrebande pour les drogues.
Des décennies plus tard, les stocks d’héroïne passés en contrebande aux États-Unis pour être distribués par la Mafia
protégée par la CIA, seraient complétés par de la Cocaïne cultivée localement. L’un des personnages qui s’est trouvé
placé sous le feu des projecteurs dans les années 1980, et qui était profondément impliqué dans ce trafic de
stupéfiants, était le Colonel Oliver North qui autorisa l’échange d’armes à feu contre de la drogue pour financer les
opérations des “Contras” au Nicaragua. Oliver North était connu d’Al Carone sous le nom de «John Caffrey». C’était
à l’époque à laquelle Carone était engagé dans des transactions de cocaïne contrôlées par la CIA avec Joe “Pickles”
Percilia, membre de la famille criminelle Columbo.
Ces liens curieux et généralement dissimulés entre les gouvernements - sous la forme de la communauté militaire
et du renseignement - le crime organisé, le Vatican et les criminels de guerre nazis forment une trame historique
significative. Par exemple, l’accord secret entre les officiers américains du renseignement naval et le parrain de la
Mafia, Charles “Lucky” Luciano, pendant la Seconde Guerre Mondiale. Cela a eu comme conséquence la décision de
la Mafia d’aider et de soutenir les Alliés en contactant la figure de la pègre, Vito Genovese en 1943, afin de préparer
le terrain pour le débarquement allié en Sicile. Comme indiqué précédemment, ce sont surtout les unités
SS-Gestapo situées en Italie sous le commandement du général SS Wolff qui étaient initialement concernées par les
négociations de l’opération Sunrise.
Et tandis qu’un grand nombre d’anciens nazis fuyaient vers le sud pour combattre la menace communiste en
Amérique latine - et surtout, profitant personnellement de leur implication dans la lucrative affaire du trafic des
drogues et des armes à feu - en Europe, les bases étaient posées pour renverser les gouvernements
démocratiquement élus par l’intermédiaire d’un réseau d’unités fascistes «Stay Behind», organisées sous l’égide de
l’Opération Gladio. Il n’est pas surprenant que cela ait pu conduire à l’enrichissement obscène de certains
personnages impliqués sur la misère et le malheurdes autres - une circonstance qui est si commune - qu’elle mérite
à peine d’être mentionnée.
Ces activités néo-fascistes prendront de l’ampleur au début des années quatre-vingt après l’effondrement de la
“Banco Ambrosiano” et la mort du banquier italien Roberto Calvi qui a été «suicidé» et laissé pendu sous le pont de
Blackfriars à Londres. Cela conduirait à des révélations sensationnelles sur le rôle de la banque du Vatican, l’IOR,
dans l’empire financier de Calvi et s’étendrait rapidement pour inclure les activités du financier de la mafia, Michele
Sindona - qui, à son tour, impliquerait les principales banques au “sang-bleu” d’Europe et d’Amérique dans les
activités de la mafia. Sindona comme Calvi était proche de l’Opus Dei qui a perdu environ 55 millions de dollars
lorsque l’empire de Sindona s’est effondré. Selon sa famille, Roberto Calvi était profondément impliqué dans la
tentative faite par l’Opus Dei de prendre le contrôle de l’IOR quand il a été tué.
Pendant ce temps, Calvi et Sindona étaient tous deux membres de la loge maçonnique “Propaganda Due” (P2), qui
était censée être un «gouvernement parallèle» en attente et qui prévoyait un coup d’État en Italie après la victoire
du parti communiste.
P2 était dirigé par l’ancien fasciste italien et membre des SS nazis, Licio Gelli - surnommé le “maître-marionnetiste”
par la presse italienne. Les liens de Gelli avec l’extrême droite et les fascistes en Europe et en Amérique latine
étaient nombreux. En fait, il avait été profondément impliqué dans l’établissement des itinéraires d’évacuation du
Vatican (“Ratlines”) permettant aux pires criminels de guerre nazis d’échapper à la justice alliée à la fin de la
Seconde Guerre mondiale. Selon les estimations, 50 000 nazis ont pu fuir vers la liberté.
Gelli avait de nombreux amis puissants, y compris l’ancien dictateur italien, Benito Mussolini. Il était également un
ami personnel du général argentin Juan Peron et ses relations étroites avec l’Argentine le conduiraient plus tard à
être un personnage clé dans l’expédition d’une cargaison de missiles Exocet fabriqués en France pour couler les
navires de la Force opérationnelle britannique pendant la guerre des Malouines. Dans cette entreprise, il a travaillé
en étroite collaboration avec Ronald R Rewald, fondateur de l’institution financière basée à Hawaï, “Bishop - Baldwin
- Rewald - Dillingham & Wong” - société propriété de la CIA qui deviendrait la banque Nugan Hand.
L’implication d’une société-écran de la CIA qui s’occupe du financement et de la fourniture d’armes à utiliser contre
un allié important (la Grande-Bretagne) et qui avait le soutien public du gouvernement américain, peut paraître
quelque peu tordu. Cependant, dans le monde des «black ops» (opérations clandestines), «amis» et «ennemis» sont
des mots interchangeables et travailler des deux côtés de la barrière est une pratique acceptable.
En termes de hiérarchie, Gelli répondait à Umberto Ortolani, décrit par un écrivain comme “le grand ouvreur de la
porte du Vatican” et un “chambellan secret de la Maison du Pape”. En plus de ses connexions P2, Ortolani est
également membre du conseil interne Des Chevaliers de Malte et a des connexions au renseignement militaire qui
remontent à la Seconde Guerre mondiale.
LA PIEUVRE ET L’ARAIGNÉE
Il existe de nombreux autres groupes maçonniques et sociétés secrètes en Europe qui finissent par apparaître sous
l’oeil du public puis disparaissent à différents moments. Presque tous sont de nature catholique. L’un d’entre eux est
le Prieuré de Sion - un ordre secret qui a d’abord attiré l’attention du public dans le livre best-seller “Holy Blood -
Holy Grail”, publié en 1982. Le Prieuré est étroitement liée avec le prétendu trésor de Salomon qui, dit-on, serait
parvenu jusqu’au petit village de Rennes-le-Château dans le sud-ouest de la France où, dit-on, il aurait été enterré
par les Templiers; Précurseurs des Chevaliers de Malte.
Le Prieuré, dont le siège se trouvait à Annemasse, près de Genève et de la frontière suisse, est considéré comme le
«Gardien» du trésor de Salomon, mais il est surtout intéressant de constater qu’il existe de nombreux liens
souterrains avec les fascistes et les milieux de l’extrême droite datant de la Seconde Guerre mondiale. En attendant,
il faut noter en passant que Annemasse aurait été le centre des unités anti-communistes “Stay Behind” de
l’Opération Gladio.
Si ce n’était pas déjà assez intriguant, un autre fait étire la coïncidence jusq’au point de rupture. Ces dernières
années, le Prieuré de Sion a déménagé son siège à Barcelone et se trouve maintenant sous la supervision d’un
grand maître espagnol. On pourrait en conclure que cela lui permet de se rapprocher physiquement du cœur
historique de l’Opus Dei, fondé en Espagne en 1928.
Si Otto Skorzeny était un élément moteur dans l’intendance des itinéraires d’évasion (“Der Spinne” – “l’Araignée”)
de la fraternité des SS après la guerre, et si le général SS Karl Wolff était le négociateur principal avec le
responsable suisse de l’OSS, Allen Dulles, alors un autre Nazi, Walter Rauff - chef du Milan SD - était l’une des deux
liaisons impliquées avec le Vatican dans la mise en place du système de contrebande nazi. Au début de sa carrière,
Rauff avait supervisé le développement des fourgons mobiles nazis, connus sous le nom de «Corbeaux noirs», qui
ont tué près de 100 000 juifs - principalement des femmes et des enfants - en pompant les gaz d’échappement à
l’arrière d’une camionnette hermétiquement fermée.
Un autre lien important entre le Vatican et les routes d’évasion des SS était Friedrich Schwendt, qui était aussi
l’homme en charge du blanchiment de la fausse-monnaie forgée par les SS. Avant la guerre, Schwendt était un
marchand d’armes international qui expédiait des cargaisons en Chine et en Russie. Il a également été le
gestionnaire de placements de la fortune familiale de la tante de sa première épouse, la baronne
Gemmingen-Guttenberg, de la très riche famille argentine Bunge de la massive société transnationale “Bunge
Corporation” qui est aussi connu sous le nom de “Octopus” (“La Pieuvre”).
Ce surnom est intéressant car il peut se connecter à une autre affaire qui lie le journaliste indépendant Danny
Casolaro qui, au moment de sa mort, enquêtait sur un certain nombre d’illégalités de haut niveau dont le vol par le
ministère de la Justice, d’un programme informatique de «suivi» connu sous le nom de PROMIS. Casolaro écrivait un
livre sur ce qu’il avait découvert. Il l’a initialement intitulé “Behold, a Pale Horse” mais plus tard modifié pour “The
Octopus” (“La Pieuvre”). Dans une des pages du manuscrit, il a décrit ce groupe comme:
«Une cabale internationale dont les services indépendants couvraient l’intrigue politique, l’espionnage, les technologies d’armements sophistiquées qui incluaient les biotoxines, le trafic de drogue, le blanchiment d’argent et le meurtre - sur contrat».
Après la mort de Casolaro, le journaliste Carol Marshall (un pseudonyme) a suivi son enquête et a écrit un
manuscrit [non encore publié] intitulé “Le Dernier Cercle”. Marshall décrit son enquête sur Robert Booth Nichols -
l’une des figures centrales de “La Pieuvre” qu’elle décrit comme faisant partie d’un groupe secret appelé «The
Chosen Ones» (“Ceux qui sont choisis”) et qui portaient «un anneau avec un crâne et des os croisés, et qui
partageaient un commun intérêt pouir l’occultisme des SS allemands, ainsi que les rites de type païen pratiqués par le
cercle intérieur.
Au cours de son enquête continue sur “Octopus”, Marshall a découvert que l’occultisme SS décrit ci-dessus était lié
au lieutenant-colonel Michael A. Aquino, un ancien «Béret vert» des États-Unis, qui est un sataniste
autoproclamé - et qui détenait une accréditation de niveau “top-secret” dans le renseignement militaire et sur les
questions de guerre psychologique classifiées. Aquino a officié aux cérémonies de magie noire tenues à
Wewelsburg, le château employé autrefois par le chef nazi Heinrich Himmler pour créer un ordre SS des Chevaliers
Teutoniques basé sur les chevaliers Templiers.
Les liens qui précèdent se prêtent à une plus grande représentation des groupements fascistes de droite qui se
mêlent à une échelle globale et qui opèrent dans l’ombre des opérations clandestines militaires et du renseignement
associées au profit pendant la Seconde Guerre mondiale et, plus tard, tout au long de la guerre froide. À cet
égard, il est intriguant de noter que le Prieuré de Sion, utilisait un symbole rappelant un poulpe ou une araignée sur
leurs documents.
L’ENTREPRISE DE DIEU
Al Carone était, comme on l’a déjà dit, un “affranchi” de la pègre des Genovese en plus de ses autres associations.
Il est donc curieux de constater que l’un des porte-flambeau de “La Pieuvre”, selon l’écrivain Carol Marshall, était le
magnat de l’ultra-droite, Clint Murchison, propriétaire de l’équipe des “Dallas Cowboys”. La compagnie pétrolière de
Murchison, «Murchison Oil Lease Company», était détenue à 20% par Gerardo Catena, le lieutenant en chef de la
famille criminelle de Genovese.
Tout au long de la seconde guerre mondiale et par la suite il y avait, selon l’auteur Charles Higham, dans son livre
«Trading With The Enemy», un «accord général de certaines grandes figures du commerce américain, britannique et
allemand de poursuivre leurs relations et associations après Pearl Harbor». Higham ajoute qu’il avait également
appris que« certaines figures des gouvernements belligérants s’étaient arrangés pour faciliter cette [activité].». Les
recherches ultérieures de Higham ont prouvé l’existence de cette cabale qu’il a surnommé “La Fraternité” qui a
particulièrement profité de la Seconde Guerre mondiale. Cela a conduit l’auteur à demander:
«Que se passerait-il si des millions d’Américains et de Britanniques, luttant avec des coupons de rationnement et faisant la queue dans les stations-service, avaient appris qu’en 1942 les gestionnaires de “Standard Oil” au New Jersey ont expédié du carburant à l’ennemi à travers la Suisse neutre et que l’ennemi achetait du carburant allié ? Supposons que le public ait découvert que la “Chase Bank” dans le Paris occupé par les Nazis après Pearl Harbor faisait des millions de dollars d’affaires avec l’ennemi avec la pleine connaissance du siège social à Manhattan ? Ou que des camions Ford étaient en construction pour les troupes d’occupation allemandes en France avec l’autorisation de Dearborn, Michigan ? Ou que le colonel Sothenes Behn, le chef du conglomérat international américain ITT, a volé de New York à Madrid et à Berne pendant la guerre pour aider à améliorer les systèmes de communication d’Hitler et à améliorer les bombes qui ont dévasté Londres ? Ou que ITT a construit le Focke-Wulfs qui a laissé tomber des bombes sur les troupes britanniques et américaines ? Ou bien que des roulements à billes cruciaux ont été expédiés à des clients nazis en Amérique latine avec la collusion du vice-président de la Commission de production de guerre des États-Unis en partenariat avec le cousin de Goring à Philadelphie quand les forces américaines étaient désespérément en manque ? Ou que de tels arrangements étaient connus à Washington et soit sanctionnés ou bien délibérément ignorés ? ».
La «Fraternité» de Higham a des caractéristiques semblables à celle qu’on appelle «Octopus» et montre aussi
certaines similitudes avec l’entreprise du colonel Oliver North. Tous ont entrepris les activités les plus douteuses et
les plus illégales dans un but lucratif et opèrent tous main dans la main avec le crime organisé. Tous se penchent si
loin à droite, idéologiquement parlant, que le mot «fasciste» peut être utilisé sans réserve. En attendant, aucun
d’eux ne se soucie beaucoup des malheurs de l’humanité et, en effet, semblent engagés à s’essuyer les pieds sur
l’éthique et les valeurs morales partout où ils les rencontrent.
“Octopus” - ou “Oct Opus” comme un producteur de documentaires européens épelle le mot en référence à l’Opus
Dei - a huit bras qui entourent sa bouche (assurant un approvisionnement constant en nourriture) et trois cœurs et
n’est donc pas incliné à mourir facilement. Mais elle peut aussi être identifiée par ces bizarreries. L’Opus Dei, le
groupe qui contrôle désormais le Vatican, est sans aucun doute l’un des bras de ce réseau criminel mondial.
Ou bien alors les trois cœurs de la pieuvre sont-ils plus importants à identifier ? Peuvent-ils être analogues à
«l’Église, l’État et la Mafia, les forces qui prévalent sous le jeu des ombres du monde …» comme le dit Nick Tosches
dans son livre «Power On Earth» qui raconte l’histoire de la vie du financier de la mafia Michele Sindona, mort
empoisonné ?
Il y a encore une autre tournure intéressante dans cette accumulation d’associations: le prince Bernhard des
Pays-Bas. Le prince était le président fondateur de l’élite oligarchique : les Bilderbergers. Ce groupe sombre et
secret se réunit pendant un week-end de mai tous les ans sous un blocus médiatique presque total. Des
personnalités puissantes et très influentes du monde de la banque, des affaires, de la politique, des médias, des
syndicats et du milieu universitaire sont invitées. Sont inclus régulièrement, par exemple, le Dr. Henry Kissinger,
David Rockefeller, le roi de l’Italie Gianni Agnelli et d’autres figures illustres. La première réunion a eu lieu en mai
1954.
C’est étrange, c’est la même année que le prince Bernhard devint chef de la “Johanitter Orde en Nederland”, un des
quatre ordres qui composent l’Alliance des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Le but déclaré de ces quatre,
connues sous le nom d ‘“Alliance”, composé de nations nord-européennes (Allemagne, Pays-Bas, Suède et
Grande-Bretagne), est de: “Réduire au silence les ennemis du Christ”. Le siège de l’Alliance est situé en Suisse.
Il est intéressant de noter que les Templiers avaient été «infectés» par l’hérésie juive ou mandaéenne qui dénonçait
Jésus comme un «faux prophète» reconnaissant à sa place Jean-Baptiste comme le vrai Messie. Pendant ce temps,
les deux premiers Grands Maîtres du Prieuré de Sion sont réputés avoir eu des tendances Johannites. Il s’agissait de
Leonardo Da Vinci et Sir Isaac Newton. Ajoutons que, le célèbre fondateur des Templiers, Hughes de Payens a été
accusé par le Vatican d’avoir été un Johannite.
En dehors de cette brève incursion dans l’histoire ésotérique, il est bon de noter que le prince Bernhard, en plus de
son rôle de Bilderberger et en tant que chef de l’ordre Johannite hollandais, était également membre honoraire des
SS de Himmler et a travaillé dans NW7, la branche du renseignement mondial de I.G. Farben qui agissait dans
l’intérêt de la cause nazie. Les activités de NW7 en Amérique latine avant, pendant et après la seconde guerre
mondiale s’entremêlent profondément avec cette histoire.
En facilitant et en s’alignant avec beaucoup des activités précédentes, le Vatican a visé à aider à éradiquer une
idéologie communiste qui méprisait le christianisme. L’Opus Dei et une foule d’autres groupes secrets
catholiques-fascistes ont participé à une litanie de meurtres, de blanchiment d’argent, de trafic de drogue, de trafic
d’armes, de dissimulation, de pillage, de guerre civile, de détournement de fonds, de manipulation des marchés
financiers et de nombreuses autres activités toutes illégales. Le but de toutes ces activités était, sans doute, de
permettre au Vatican de rester le rempart spirituel de l’Ouest chrétien.
Mais si une telle affaire est celle d’une église qui prêche qu’il y a un Dieu dans le ciel, alors sur terre, César ferait
bien de se méfier … un nouveau propriétaire vient d’arriver en ville.
FIN
Remerciements:
Le texte qui précède a été tiré d’un groupe indispensable d’ouvrages publiés, énumérés comme suit :
- Un compte rendu complet de l’histoire unique d’Al Carone, par Mike Ruppert, est disponible pour commander en ligne sur www.copvcia.com
- Le commerce avec l’ennemi - Charles Higham (St. Edmundsbury Press - Suffolk -1983)
- The Kingdom Come - Robert Hutchison (Presse de Saint-Martin - New York, 1997)
- Web of Gold - Guy Patton et Robin Macness (Sidgwick & Jackson - Londres, 2000)
- Ratlines - Mark Aarons et John Loftus (Mandarin, Londres 1991).
- La Fraternité Bormann - William Stevenson (Arthur Baker - Londres, 1973).
- Manuscrit inédit de Peter Dale Scott sur Barbie, Dulles et l’Opération “Sunrise” et qui détaille comment les OSS-SS se préservent mutuellement tout en servant leurs vrais maîtres - les sociétés transnationales.
- Le Dernier Cercle - un manuscrit inédit de Carol Marshall qui enquête sur la sus-nommée “Octopus”.
- Mes remerciements vont également à Catherine Austin Fitts (www.solari.com) pour son aide inestimable.